Marie-Agnès Macaire, Psychanalyste à Bordeaux, membre de l’Ecole de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

L’inconscient existe pour tout parlêtre, pour tout sujet parlant. C’est ce que nous a enseigné Lacan, c’est l’essence de la psychanalyse. “L’inconscient c’est le discours de l’Autre“ [i]. L’Autre du langage, et l’autre auquel on s’adresse. L’inconscient s’articule au langage et à la présence de l’analyste, qui par son acte en permet le surgissement.

La distinction, inconscient transférentiel – inconscient  réel, opérée par Jacques-Alain Miller, à partir du dernier enseignement de Lacan, est celle de notre actualité en raison de la montée en puissance de la jouissance.

Or, jouissance et pulsion sont souvent très prégnants dans les symptômes présentés par les enfants qui viennent nous rencontrer. Comme s’il s’agissait plutôt de l’inconscient-réel à l’œuvre. Le corps qui se jouit, malgré l’éducation parentale et hors de la volonté de l’enfant lui-même en est le paradigme. La parole de l’enfant reste en rade parfois, ou advient sous la forme d’un langage parlé par l’autre.

C’est donc à partir de l’accueil du symptôme, de la jouissance qu’il recèle, et du langage sous la forme de cris ou de trognon de langage pourquoi pas, que nous allons pouvoir travailler.

Il ne s’agit donc pas de donner du sens, mais d’opérer sur la jouissance avec des mots, les mots qui arrivent dans les discours des enfants, avec leurs dessins, leurs histoires, leurs rêves, leurs cauchemars…

[i] Lacan J., Introduction au commentaire de Jean Hyppolite sur la « Verneinung » de Freud, Ecrits, Seuil, 1966, p.379.