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Organisateur

Cycle de conf. Charente-Maritime

Conférence de Philippe Lacadée

Savoir-y-faire avec l’insulte 

Si, de nos jours, le sujet a d’autant plus recours à l’insulte, c’est parce que le voile du semblant s’est usé et que le pouvoir du symbolique s’est affaibli. Elle semble plus présente dans tous les discours. Il s’agira de montrer sa vraie nature, car elle n’est pas du domaine de la violence.  On prendra appui de la nécessité d’un retour à Freud, tout prenant en compte l’enseignement de Lacan, et surtout de ma pratique en cabinet, en institution et de mes rencontres avec les partenaires d’autres disciplines.

Pour entendre cet usage absolument singulier que chaque enfant peut faire du langage, nous devons savoir offrir notre présence d’homme ou de femme en sachant qu’il est essentiel parfois de savoir se taire de la bonne façon, de ne pas répondre sur le même plan, pour laisser une place à la parole, et prendre la mesure de ce qui est enjeu dans ces provocations. Dans les lieux de vie de l’école, de soins ou d’éducation, nous avons la responsabilité d’offrir la possibilité que de l’insulte soit fait un usage qui convienne à une solution possible.

Cela peut se faire, au un par un dans une conversation individuelle ou dans une conversation à plusieurs. Il s’agit d’offrir la possible séparation de cette valeur de jouissance nocive incluse dans le mot dit, par celui qui insulte, ou par celui qui la reçoit. Car il s’agit là de ce qui ravage l’être. 

Il est possible de faire entendre à l’insulteur que celui qui est visé dans son insulte n’est pas forcément l’autre, mais plutôt l’autre indicible qui est en lui. 

Ainsi, ouvrir un espace de dialogue, un lieu pour la parole ambiguë, pour l’équivoque, pour la fonction poétique de la parole, car l’insulte a à voir avec la poésie de l’être. L’enjeu est de créer des lieux pour que, dans la parole, existe un rapport fondé à la liberté comme dans le cadre de la séance analytique qui offre l’association dite libre, celle de dire tout ce qui vient à l’esprit. C’est de là, qu’une clinique de la parole se déduit. Même dans une position d’irrespect on peut tenter de faire valoir ce qu’il y a de plus singulier pour un sujet. Dans la perspective d’un don de parole, là où « ça ne parle pas », permettre à l’enfant de loger, d’une autre façon, la satisfaction obscure de son symptôme, lieu d’élaboration d’une réponse à partir du pari qu’il fait en entrant en conversation avec une personne ayant le souci de lui. C’est le lieu d’un savoir inédit, véhiculé par la langue ambigüe – langue qui évoque, voire invoque – qui surgit par surprise et à laquelle la psychanalyse d’orientation lacanienne accorde toute sa valeur, car pour nous c’est à la surface des mots que se cache la profondeur. Notre propos sera éclairé par des exemples cliniques d’institutions scolaires ou lieux de soins, mais aussi d’exemples de la littérature, et de la clinique présidentielle au salon de l’agriculture.

Philippe Lacadée 

Infos pratiques

Date

11 Mai 2023
Expiré!

Heure

20h30

Tarif

5.00 €