Argument

« Il est tout à fait certain que c’est dans la façon dont la langue a été parlée et aussi entendue pour tel et tel dans sa particularité, que quelque chose ensuite ressortira en rêves, en toutes sortes de trébuchements, en toutes sortes de façons de dire »[i]. Cette langue que Lacan écrit lalangue en un seul mot, façonne l’enfant très tôt. Nous pouvons évoquer à titre d’exemple, ce qui a été dit directement à l’enfant et qu’il a entendu à sa manière, ou ce qu’il a entendu et qui ne lui était pas adressé, mais qu’il a pris pour lui en toute discrétion.

Pas tout ce qui a été dit et entendu marque, provoque une énigme ou se transforme en symptôme, plus d’une fois ce qui a été entendu reste vacillant et l’enfant montre qu’il y a quelque chose qu’il n’a pas compris, ou qu’il a compris de travers. C’est là où se loge la délicatesse de l’échange avec un enfant puisque c’est toujours avec un petit débris[ii] de la langue qu’il a à se débrouiller.

[i] Lacan J. Conférence à Genève sur le symptôme. La cause du désir n° 95, Navarin éditeur, p. 12

[ii] Ibid. p. 14

Omaïra Meseguer