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Organisateur

Section Clinique

Deuxième session
Tristesse, désespoir et maladie dépressive

Du 14 mars 2025 au 27 juin 2025

 

Argument :
En institution comme en libéral affluent les plaintes où se répètent les mots déprime, dépression, voire burn-out ou changements d’humeur. Ce sont des affects et, en tant que tels, « produit de la prise de l’être parlant dans un discours »[1] comme le dit Lacan. Chaque époque s’accompagne d’un discours et chaque discours produit ce qui affecte les parlêtres.
Faudrait-il en déduire que la nôtre se colore d’une tonalité dépressive ? Si la montée au zénith de l’objet a et la chute des idéaux disent aussi la jouissance éperdue, sans la boussole du désir, elle dit, par conséquent, la prépondérance de la pulsion sur le signifiant. Lorsque l’on cesse de tenter de dire ce qui épuise ou attriste, il y a de quoi perdre espoir. Or, il n’y a rien à espérer du désespoir, disait Lacan.
C’est pourquoi il y a à « vérifier plus sérieusement l’affect »[2], c’est-à-dire ce qui se loge dans une tristesse ou une dépression, voire un désespoir. Lacan nous incite à les différencier. Ainsi, la tristesse n’est pas un état d’âme, c’est une faute morale : chacun est responsable de ne pas céder sur son désir, à commencer par son désir de savoir. Notre époque, où s’illustre le rejet de l’inconscient, dit bien le refus de savoir ce qui ne peut se dire et les affects de tristesse qui s’ensuivent. À l’opposé d’un savoir triste, Lacan invite à un gay sçavoir : s’attacher au déchiffrage et au bien-dire n’en finit pas de donner de l’espoir. C’est la joie lacanienne[3] !

 

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XVII, L’envers de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1991, p. 176.
[2] Lacan J., « Télévision », Autres écrits, p. 524.
[3] Miller J.-A., « Les affects dans l’expérience analytique », La Cause du désir, p. 111.

Infos pratiques

Date

14 Mar 2025
Expiré!

Heure

9h00 - 12h00