Institution, symptôme et angoisse

Épisode 2 – Vers PIPOL

De quoi le patriarcat est-il le nom pour chacun ?

 

Les 1er et 2 juillet 2023 se tiendra le 11ème Congrès Européen de psychanalyse PIPOL 11 : « Clinique et Critique du Patriarcat ». C’est un rendez-vous à ne pas manquer, qui donnera l’occasion d’explorer le thème du patriarcat qui, « s’il était devenu désuet revient aujourd’hui en force et serait même tenu responsable du malaise contemporain » .

Si la psychanalyse a, depuis son invention par Freud, participé à la remise en cause de l’ordre patriarcal, elle est paradoxalement accusée aujourd’hui d’en être le dernier rempart, voire complice de son imposture ! Or le déclin du père a été interprété par Lacan de différentes façons tout au long de son enseignement, jusqu’à être pluralisé en devenant une pure fonction logique, celle de l’exception. Lacan a maintenu la carence civilisatrice que porte sur lui le père, sa propre castration, et qu’il transmet comme manque comme condition pour limiter et civiliser la jouissance. C’est cette opération qui donne accès au désir.
Au niveau sociétal, les réactions liées au déclin du père se font de plus en plus virulentes. Le patriarcat rassemble contre lui les luttes féministes, les idéologies « woke », la communauté LGBTQIA+. Les discours, au nom du Bien prennent une tournure véhémente et intolérante, sans dialectique possible et la lutte contre le patriarcat, qui pourrait rassembler, provoque au contraire la ségrégation. Jacques-Alain Miller fait remarquer qu’ « il s’agit de ne pas oublier la souffrance que la déliquescence de l’ordre symbolique peut provoquer, pour chaque sujet, un par un » . Si c’est à partir de la clinique que la psychanalyse peut agir, et « si le père après le patriarcat, c’est le père qui n’est plus universel, c’est le père qui n’est plus un Dieu » , nous mettrons au travail au cours de cette soirée comment c’est bien parce qu’aucun père n’est Dieu que chaque père peut l’être au cas par cas.