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« Quelle est cette joie dans notre travail ? »

Pour la dernière soirée de la série « Institution, symptôme et angoisse », le bureau de ville de Bordeaux a choisi de partir de la clinique pour aller vers le politique à partir de la question de la joie au travail. 

Le 22 octobre 1967 en conclusion des deux journées organisées par Maud Mannoni sur le thème des psychoses de l’enfant, Lacan ouvre une question : « Quelle joie trouvons-nous dans ce qui fait notre travail ? ». Dans cette allocution sont mis en série autour de la question de la liberté : l’enfant, la psychose et l’institution. Lacan fait entendre que loin d’être aliéné l’enfant psychotique a à faire avec la liberté et qu’il nous revient de l’accueillir comme tel, mais pas sans éthique.  Éthique qui nous conduit à considérer comme central le traitement de la jouissance, qui nous invite à nous départir du « fantasme postiche, celui de l’harmonie logée dans l’habitat maternel », qui nous contraint au-delà des mots à dégager la structure et enfin qui nous oblige à opérer sur le fantasme.

Les modalités de travail imposées par nos tutelles sont peu compatibles avec cette éthique : symptôme traité sitôt identifié sans prendre le temps de s’interroger sur sa fonction ; disparition du transfert : les intervenants interchangeables sont conditionnés à l’application de protocoles ; condamnation de l’invention singulière, de la trouvaille, du malentendu, de l’erreur, des jeux de mots (même laborieux…), de la surprise, de l’incongru. Voici venu le temps sérieux de la mesure. 

Mais pourtant, n’est-ce pas là que se loge notre joie ? Dans cet inattendu qui fonde notre matière de travail et n’est-ce pas cela qui nous épargne l’ennui ? N’est-ce pas le savoir en tant que déchiffrage de l’inconscient qui nous rend gai, limitant une jouissance toujours à l’œuvre ? N’est-ce pas ce savoir qui surgissant, bouscule nos connaissances théoriques et nous tient éveillé dans une joie toute singulière ?

Éric Zuliani, membre de l’ECF nous accompagne dans ce questionnement. 

Marie Tabarin