Être exilé, c’est être loin. Loin de son habitat, de son habituel.
Le familier s’est effacé, l’étrangeté surgit.
L’habitat commun, celui auquel la langue nous initie, c’est le phallus. Une borne, un voile qui
installe une véritable représentation théâtrale de notre monde. Avec le phallus comme metteur
en scène, la jouissance qui nous travaille, nous entame, nous détruit, autant qu’elle nous
régénère, est plus ou moins circonscrite. Ouf !
Cependant, elle ne l’est ni pour chacun, ni à tout instant.
Ainsi, certains sujets peuvent faire l’expérience d’un exil, hors de cet espace-temps connu,
borné, familier. Une jouissance Autre, dit Lacan…
Véronique Pannetier, extrait de « Jouissance ».
