. Soirées de psychanalyse

Avec le séminaire La relation d’objet qu’il a tenu en 1956-1957, Lacan bouleverse la conception que les psychanalystes post-freudiens promeuvent de la cure analytique qui consisterait en une « rectification du rapport du sujet à l’objet[1] » dans son lien à l’autre, avec lequel il serait en pure relation duelle, où l’imaginaire prévaut.

Pourtant Freud, dans chacun des cas qu’il a exposés – dans un mouvement de progrès incessant de la théorie analytique qu’il est en train de créer – indique que le sujet est soumis à une multitude de forces, prises dans le réseau complexe d’événements et de signifiants qui les accompagne. La « relation duelle » est hantée par les multiples expériences et éprouvés que le sujet a traversés dans son existence, dont il va faire le récit, jusqu’à en dissoudre la dimension imaginaire. Ouf !

Avec son retour à Freud, Lacan change de cap, vire de bord, grâce, notamment, à une lecture minutieuse des cas freudiens, à partir d’une nouvelle topique – Réel / Symbolique/ Imaginaire.

La lecture du Séminaire IV – où l’on retrouve la rigueur et la fantaisie auxquelles nous allons accorder nos pas – sera donc la toile de fond de nos travaux qui tenteront de rendre compte du génie clinique de Freud et de la lecture subversive qu’en a donnée Lacan, jusqu’à la fin de son enseignement.

[1]    Lacan J., Le séminaire, livre IV, La relation d’objet, Paris, Seuil, 1994, p. 12.