Parlez-nous d’amour

Du titre de cette conversation, on en freudonnerait une chanson : Parlez-moi d’amour…

Elle pourrait paraître désuète à notre époque et pourtant, l’amour du sport n’a cessé de se chanter en cette période olympique, infiltrant les murs de la capitale et bien au-delà. Il est arrivé à Lacan de parler aux murs, mais aussi de l’amur de la langue. Que je t’aime, et je kiffe furent les mots d’ordre repris par les sportifs, le public et tous les médias.

Prenant la mesure du fait que le mot amour n’est plus le signifiant qu’il était, celui dont Rimbaud déjà disait qu’il était à réinventer, qu’est-ce que Le nouvel amour, aujourd’hui ? Ce sera notre question.

Est-ce un hasard si Lacan, dans son Séminaire Encore, alors qu’il y faisait résonner le corps dans sa valeur de jouissance, cite Le nouvel amour d’A une raison ? À nous de faire entendre la réson des mots d’amour dans le corps, qui incluent toujours une part intraduisible, que les émoticons et les like nient.

Il ne s’agira pas d’écouter Radio Nostalgie mais, au contraire, d’entendre ce qui se dit dans les phrases entendues comme l’amour est toxique, ou ce qui s’agit dans des pratiques vidéo de mises en scène du corps érotique, où les mots d’amour n’ont plus leur place. La contingence d’une rencontre doit-elle en passer par des j’aime sur Instagram avant de pouvoir s’engager dans le réel de la rencontre des corps parlants ? Quelle différence y a-t-il entre se fréquenter et être amoureux ? Certains mots font-ils peur ? Y a-t-il danger à se dévoiler manquant ou vulnérable quand on se déclare dans le verbe ? Le verbe de la chair est-il devenu si cher qu’il s’est consumé dans le discours consumériste ?

Des jeunes et partenaires de différentes disciplines engageront cette conversation, ouverte à chacun souhaitera y participer, ayant à cœur de partager ce qui nous tient dans l’amour des mots et le goût de la parole.