À partir de la résidence du photographe Frédéric Stucin dans les murs de la psychiatrie, nous avons, au plus près des mots des patients qui y ont participé, poursuivi notre étude avec le groupe de l’ACF à Saintes dont le travail est de soutenir la psychanalyse dans le champ des institutions. L’art nous rappelle combien l’objet regard est central, et, pour traiter du malaise dans la civilisation, et, pour la clinique du sujet, tant il est aux confins de la honte et de l’intime, expériences primordiales de l’être-parlant.
Jacques-Alain Miller et Gérard Wajcman nous orientent, après Lacan, sur le constat que notre époque est sous l’expression de l’impudence généralisée, l’éclipse du regard de l’Autre comme porteur de honte, soutenu par le discours courant dont le fantasme serait celui de la transparence. Un « vouloir tout voir, tout dire, tout savoir » infiltre le dico des sujets. Néanmoins, la honte et l’intime restent des témoins de la clinique du sujet contemporain. Anaëlle Lebovits-Quenehen nous rappelle que les arts et la psychanalyse orientée par Lacan ont encore un avenir pour lutter contre l’obscurantisme du discours du maitre.
Marie Souchard
Lebovits-Quenehen A., La transparence et l’obstacle, La Cause Freudienne, n°64, Paris Le Seuil, 2006
Miller J.A., Note sur la honte, La Cause Freudienne, n° 54, Paris Le seuil, 2002
Wajcman G., Les frontières de l’intime : intime exposé, intime extorqué, Les images honteuses, Champ Vallon, 2006
Infos pratiques
Date
- 11 Mar 2023
- Expiré!
Heure
- 10h30